Pour des millions d’utilisateurs à travers le monde, la date du 14 octobre 2025 marquera un tournant majeur : le support gratuit de Windows 10 prendra officiellement fin. Face à ce bouleversement, beaucoup se demandent comment assurer la protection de leur PC tout en limitant les impacts sur leur budget ou l’environnement. Plusieurs options émergent, mêlant compromis pratiques, choix éthiques et questionnements sur le renouvellement du parc informatique.
Quelles conséquences pour les ordinateurs sous Windows 10 ?
À partir de la mi-octobre 2025, Windows 10 cessera de recevoir gratuitement des mises à jour de sécurité. Autrement dit, même si votre ordinateur fonctionne parfaitement, il sera progressivement plus exposé aux menaces informatiques telles que les virus, le phishing ou les attaques ciblées. La vulnérabilité augmentera au fil du temps, rendant certains usages risqués, notamment lorsqu’il s’agit de navigation ou de gestion de données sensibles.
Le paradoxe est manifeste : des centaines de millions de machines encore opérationnelles basculent soudainement dans la catégorie des appareils obsolètes. Cela risque d’entraîner une surconsommation si chacun décidait de remplacer son matériel, alors que près de 90 % de l’impact environnemental d’un ordinateur provient déjà de sa fabrication initiale.
Quels programmes pour prolonger les mises à jour ?
Plutôt que de condamner prématurément des équipements fonctionnels, Microsoft a officialisé une solution temporaire. Le programme ESU (Extended Security Updates) permet de bénéficier d’une année supplémentaire de correctifs de sécurité – mais selon des modalités précises qui évoluent selon les profils d’utilisateurs.
Recevoir les mises à jour gratuites, comment ça marche ?
Concrètement, des notifications invitées à rejoindre ce programme ESU apparaîtront directement sur l’ordinateur dans les semaines précédant l’échéance d’octobre. Pour bénéficier de cette extension sans frais, il est indispensable de disposer d’un compte Microsoft et de rester connecté avec celui-ci sur le poste concerné. Sans connexion régulière (au moins une fois tous les 60 jours), les droits aux nouvelles mises à jour sont suspendus jusqu’à la réinscription via le même identifiant.
Cette alternative assure une transition progressive vers Windows 11 ou une autre solution, tout en repoussant l’urgence du changement. Attention toutefois, seules les failles de sécurité continuent d’être corrigées durant cette période : aucune nouvelle fonctionnalité n’est prévue. Une fois arrivé à la fin de l’ESU (octobre 2026), la question de la sécurité se reposera inévitablement.
Quels coûts pour conserver la sécurité après 2026 ?
Dès lors qu’une connexion constante au compte Microsoft n’est pas possible ou souhaitée, la prolongation du support nécessite un abonnement payant. Il faudra compter environ 30 € par an pour continuer de recevoir les correctifs essentiels jusqu’à la clôture définitive du programme.
Cette possibilité implique également une première inscription avec un compte Microsoft avant toute activation. Ces offres premium ciblent avant tout les entreprises ou organismes publics, souvent contraints par des parcs importants et des problématiques budgétaires spécifiques. Au-delà de la simple dépense, il s’agit de trouver un équilibre entre souplesse administrative, continuité d’usage et coût total de possession.
Remplacer, migrer ou recycler : quels autres choix face à la fin de Windows 10 ?
Face aux limites imposées par la politique de fin de support, deux alternatives principales se dessinent pour les particuliers comme pour les organisations : migrer vers une nouvelle version du système d’exploitation ou opter pour une solution libre, ou bien donner une seconde vie à leur matériel autrement.
Ces choix permettent soit de bénéficier de fonctionnalités modernes et d’une meilleure sécurité, soit de valoriser leur équipement existant sans générer de nouveaux déchets électroniques.
L’option migration vers Windows 11
Passer à la version la plus récente paraît logique, surtout si la machine répond aux critères stricts de compatibilité imposés par Microsoft. Outre la promesse de nouvelles fonctionnalités, Windows 11 mise sur une sécurité renforcée adaptée aux menaces actuelles telles que le cryptojacking, les ransomwares ou le vol de données. Ce saut implique parfois des investissements matériels conséquents, ce qui peut freiner de nombreux foyers ou collectivités disposant de budgets restreints.
Pour les entreprises gérant plusieurs centaines de postes, l’équation financière devient rapidement complexe, avec des frais pouvant atteindre jusqu’à un million d’euros pour moderniser l’ensemble d’un parc devenu obsolète.
Basculer vers le logiciel libre, est-ce une bonne idée ?
Certaines associations recommandent d’installer un système libre tel que Linux, véritable solution de repli pour de nombreux ordinateurs considérés comme trop anciens pour Windows 11. Aucun obstacle légal ne s’y oppose et l’installation reste accessible aux utilisateurs motivés. L’avantage principal ? Profiter d’un environnement sécurisé, doté de nombreuses applications essentielles, tout en allongeant sensiblement la durée de vie des appareils existants. Sur les plans environnemental et financier, ce choix optimise l’investissement initial sans générer de nouveaux déchets électroniques.
Néanmoins, il faut garder à l’esprit que la prise en main demande un temps d’adaptation. Certains logiciels propriétaires peuvent être incompatibles ou nécessiter des alternatives issues de l’univers libre.
- Conserver son PC en bénéficiant de l’ESU gratuit (compte Microsoft obligatoire).
- Payer les mises à jour pour sécuriser un ordinateur non connecté à un compte Microsoft.
- Migrer son équipement vers Windows 11, si compatible.
- Installer un système libre (Linux) pour prolonger la durée de vie.
- Recycler ou offrir son matériel à des associations spécialisées.
Combien de temps cette transition va-t-elle durer ?
La prolongation du support grâce à l’ESU s’étend du 15 octobre 2025 au 13 octobre 2026 pour la majorité des particuliers, laissant ensuite place à des options payantes limitées dans le temps. En parallèle, l’accès aux derniers correctifs dédiés aux suites bureautiques intégrées prendra fin en octobre 2028, fixant ainsi une échéance précise pour envisager dès maintenant la mutation technologique de ses outils.
Au cœur de ces changements, le débat reste vif sur la notion même de cycle de vie produit dans l’informatique. De plus en plus d’organisations militent pour des mises à jour garanties sur quinze ans, afin de lutter contre la logique d’obsolescence programmée largement critiquée, y compris au sein des instances européennes.
| Action | Coût | Période couverte | Compatibilité |
|---|---|---|---|
| ESU gratuit (avec compte Microsoft) | 0 € | Octobre 2025 – Octobre 2026 | Tous PC sous Windows 10 |
| Extension payante ESU | 30 €/an | Après octobre 2026 | Tous PC Windows 10 inscrits initialement |
| Migration vers Windows 11 | Variable (matériel et licences) | Durée indéterminée | PC récents compatibles |
| Installation de Linux | Gratuit | Sans limite sauf arrêt projet | Pratiquement tous les PC |
Pourquoi ces évolutions suscitent-elles autant de contestations ?
Derrière chaque changement de politique logicielle se cachent des enjeux majeurs : pression sur le pouvoir d’achat, impact environnemental, mais aussi dépendance croissante à certains services connectés. Les critiques portent notamment sur la nécessité de renouveler du matériel fonctionnel faute de support, poussant à consommer davantage dans un contexte où la sobriété numérique devient essentielle.
Le débat demeure ouvert sur la capacité de l’industrie à trouver le juste équilibre entre innovation, longévité logicielle, accessibilité économique et responsabilité environnementale. L’arrêt progressif de Windows 10 aura probablement valeur de test grandeur nature sur ces fronts cruciaux pour les années à venir.