L’Observatoire des Inégalités, depuis une dizaine d’années, tire parti de ses recherches pour calculer les seuils de pauvreté et de richesse en France. En collaboration avec l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), ce seuil est établi à partir du niveau médian situé au milieu de l’échelle des revenus. Dans cet article, nous abordons les objectifs de cette étude et présentons un aperçu des données mises en avant par l’Observatoire des Inégalités.
Ce qui définit la richesse selon l’Observatoire des Inégalités
Pour mettre en place un critère de richesse, l’Observatoire des Inégalités compare le seuil de pauvreté – fixé à la moitié du niveau médian de vie – au seuil de richesse correspondant au double du niveau médian. L’idée principale ici est de ne pas prendre en compte les coûts liés au logement, car ceux-ci varient considérablement d’une région à l’autre ou d’une tranche démographique à l’autre.
Selon ces critères, l’Observatoire des Inégalités détermine que les individus gagnant au moins 3 860 euros nets par mois sont considérés comme riches.
Les différents seuils de richesse en fonction de la composition familiale
- Pour une famille monoparentale avec un enfant de moins de 14 ans : 5 018 euros par mois
- Pour un couple sans enfant : 5 790 euros par mois
- Pour un couple avec un enfant de moins de 14 ans : 6 948 euros par mois
- Pour un couple avec deux enfants de plus de 14 ans : 9 650 euros par mois
- Pour un couple avec trois enfants, dont l’un a moins de 14 ans : 10 808 euros par mois
Les facteurs qui influent sur le seuil de richesse
Tout en tenant compte des revenus nets imposables, il est également important de noter que le niveau médian de vie dépend grandement de la situation géographique. Le coût de la vie étant beaucoup plus élevé dans les grandes villes et régions métropolitaines, les familles et particuliers peuvent avoir du mal à épargner ou à maintenir une même qualité de vie selon leur lieu de résidence.
L’impact des choix de logement
Assez intéressant, l’Observatoire des Inégalités précise ne pas prendre en compte les variations régionales ni les coûts liés au logement pour établir son critère de richesse. En effet, d’après Louis Maurin, directeur de l’Observatoire des Inégalités, il n’est pas possible d’affirmer si ces coûts sont essentiels ou résultent d’un choix personnel.
Cependant, il faut savoir que les dépenses liées au logement (achat, location, rénovation) représentent souvent une part importante du budget des ménages et influencent donc leur niveau de vie.
Le profil des personnes considérées comme riches : exemple des anciens cadres
D’après les données fournies par l’Observatoire des Inégalités, il se dégage un certain profil-type des personnes qualifiées de riches en France. Parmi eux, nombreux sont d’ex-cadres qui ont déjà remboursé la totalité de leur emprunt immobilier et qui peuvent désormais compter sur différentes sources de revenus telles que leurs pensions de retraite, des revenus locatifs ou encore des placements financiers divers. Ce sont des exemples concrets qui illustrent le seuil de richesse établi à 3 860 euros nets par mois pour une personne seule.
Les points critiques de cette étude
La méthode de calcul du seuil de richesse présentée par l’Observatoire des Inégalités soulève plusieurs questions et critiques, notamment en ce qui concerne la non-prise en compte :
- des disparités régionales;
- des coûts liés au logement;
- des dépenses courantes (alimentation, transport, loisirs).
Cela amène certains sceptiques à mettre en doute la pertinence de ces seuils pour représenter fidèlement le sentiment de richesse de chaque individu.
Il est nécessaire de reconnaître que le seuil de richesse en France varie en fonction de facteurs tels que la situation familiale et géographique, que l’étude de l’Observatoire des Inégalités ne prend pas totalement en compte. Toutefois, les données présentées offrent une première approche pour analyser et débattre de l’évolution des inégalités économiques sur le territoire français.